Bourges : capitale de la fibule ?
Au Ve siècle avant notre ère, nos ancêtres celtiques les Bituriges, ont fabriqué des centaines de fibules qui ont alimenté les marchés locaux, mais se sont également retrouvées sur des étals hors des frontières bituriges, jusqu’en Ligurie (dans le midi de la France).
Les découvertes archéologiques réalisées en périphérie du promontoire de Bourges ont mis au jour des centaines d’ateliers artisanaux où se côtoyaient des bijoutiers, des tabletiers, des potiers, des forgerons, des tisserands … C’est dans ces faubourgs que les fibules ont été fabriquées.
Mais qu’est-ce qu’une fibule ? C’est un petit objet métallique qui est considéré comme l’ancêtre de l’épingle à nourrice. Elle servait à attacher des vêtements, comme la saie (manteau). Comme nos broches actuelles, sa forme et son décor varient selon les périodes et suivaient ainsi les modes. Elle permettait aussi d’afficher son appartenance à un peuple. En somme, cet objet qui a traversé le temps, permet aux archéologues de dater les vestiges archéologiques, d’identifier les échanges commerciaux et de déterminer les techniques de fabrication.
Les découvertes réalisées à Bourges au lieu-dit « Port sec sud » en 2006 ont livrées des moules, des ébauches, des fibules en cours de fabrication, ainsi que des outils (marteau, limes). Ces éléments nous permettent aujourd’hui de restituer les étapes de fabrication de fibules à une ou deux timbales portées par nos ancêtres qui s’étaient inspirés de modèles méditerranéens du nord de l’Italie, en territoire Golasecca.